Comme toutes les activités humaines, le numérique a un impact sur l’environnement. Qu’il s’agisse de la fabrication de matériel informatique ou de l’utilisation et du stockage des données, le digital pollue.
Et les chiffres sont inquiétants. Selon une étude publiée en janvier 2022 par l’ADEME et l’Autorité de régulation des communications (Arcep), 10 % de la consommation électrique annuelle française vient des services numériques et 2,5 % de l’empreinte carbone de la France est liée au numérique (ce qui équivaut à la circulation de 13 millions de voitures). 21 % de la pollution numérique est engendrée par l’utilisation des appareils numériques (smartphones, ordinateurs, tablettes, etc.) et 78 % par la fabrication de ces appareils.
Le souci, c’est que contrairement à une plage jonchée de déchets, la pollution numérique est invisible. Il est donc difficile de se rendre compte de l’impact de l’envoi d’un e-mail ou d’une visioconférence sur l’environnement. Petit tour d’horizon de ce qu’est la pollution numérique, et des solutions pour la réduire.
Qu’est-ce que la pollution numérique ?
La pollution numérique est générée par la fabrication et l’utilisation des nouvelles technologies. Et ses conséquences sont multiples :
- des émissions de gaz à effet de serre qui sont responsables du réchauffement climatique ;
- une contamination chimique ;
- une érosion de la biodiversité causée notamment par l’extraction de minerais ;
- un épuisement des ressources ;
- une surconsommation d’eau et d’électricité ;
- la production de déchets électroniques.
La pollution numérique est la plus importante lors de la production des équipements informatiques. Par exemple, pour fabriquer un ordinateur portable, il faut des dizaines de métaux qui proviennent de pays du monde entier, et leur extraction nécessite beaucoup d’énergie (fossile), d’eau et de ressources. Et plus les équipements sont gros, plus leur impact sur l’environnement est important.
Autre source de pollution importante, les serveurs ou data centers. En effet, pour envoyer un e-mail, regarder une vidéo en ligne ou participer à une visioconférence, votre appareil se connecte à des serveurs présents aux quatre coins du monde et qui consomment d’énormes quantités d’énergie pour fonctionner et être refroidis. Ce qui fait exploser la consommation d’électricité.
Enfin, le recyclage du matériel informatique est un autre problème car de nombreux foyers gardent leurs appareils électroniques inutilisés ou défectueux au lieu de les recycler. Le souci, c’est qu’ils contiennent des ressources (cobalt, cuivre, etc.) qui pourraient être utilisées pour fabriquer de nouveaux appareils électroniques ou d’autres produits.
Comment réduire la pollution numérique
Comment faire pour limiter notre empreinte numérique alors qu’aujourd’hui, nous travaillons et nous communiquons presque exclusivement de façon digitale ?
Voici les bonnes pratiques à adopter pour réduire votre pollution numérique au sein de votre entreprise.
1. Réduire et trier ses e-mails
Saviez-vous que l’envoi et le stockage d’e-mails sont des sources importantes de pollution ? En effet, un simple e-mail représente 4g de CO2, et si on lui ajoute une pièce jointe, ce chiffre peut atteindre 50g de CO2. Quant on sait que près de 1,4 milliards d’e-mails sont envoyés par jour en France, on comprend l’urgence de réduire le nombre d’e-mails envoyés.
Voici les bons gestes pour réduire la pollution numérique engendrée par vos e-mails.
- Évitez d’envoyer des e-mails inutiles pour dire « merci » ou « bon week-end » à vos collègues. N’envoyez que des e-mails indispensables.
- Préférez le téléphone, et appelez votre collègue pour lui passer une consigne plutôt que de lui écrire un long e-mail.
- Évitez de mettre tout le service ou l’entreprise en copie de vos e-mails. Ciblez uniquement les destinataires concernés.
- N’envoyez des pièces jointes que si cela est vraiment nécessaire, et réduisez leur taille autant que possible. Privilégiez les liens qui renvoient vers un espace de stockage.
- Nettoyez votre boîte mail. Faites le tri dans vos e-mails en prenant soin de supprimer les e-mails inutiles et les spams.
- Désabonnez-vous des newsletters qui ne vous intéressent pas.
2. Consommer autrement
On l’a vu, les objets connectés et les appareils électroniques consomment de l’énergie et polluent. Ainsi, pour réduire la pollution numérique de votre entreprise, évitez d’acquérir toutes sortes d’objets connectés qui ne sont pas vraiment utiles.
Ne cédez pas à l’envie d’acheter de nouveaux ordinateurs tous les trois ans et de changer de smartphone tous les ans. Tant que vos appareils informatiques fonctionnent, gardez-les. Entretenez-les régulièrement pour vous assurer qu’ils restent performants. Si malgré tout, vous préférez vous en séparer, ne les jetez pas mais offrez-leur une seconde vie en les donnant à une association ou en les revendant.
Si vos équipements tombent en panne ou sont cassés, ayez le réflexe de les faire réparer.
Et si vous n’avez pas d’autre choix que d’acheter, privilégiez l’occasion et optez pour des appareils reconditionnés (moins chers et moins polluants) et/ou ayant la consommation énergétique la plus faible possible.
Enfin, pensez à éteindre vos ordinateurs et votre box wifi tous les soirs en partant car ces appareils consomment de l’énergie aussi lorsqu’ils sont en veille. D’après l’Ademe, une box wifi allumée 24 h/24 peut consommer plus de 200 kWh par an, soit autant qu’un lave-linge.
3. Changer ses habitudes
Enfin, pour réduire la pollution numérique de votre organisation, il convient de changer les pratiques et les habitudes des salariés. Voici quelques exemples.
- Stockez les données ou les fichiers que vous utilisez quotidiennement sur votre ordinateur ou sur un disque dur externe plutôt que sur le cloud afin d’éviter les allers-retours avec les serveurs.
- Enregistrez en favoris les sites Internet que vous utilisez régulièrement pour éviter d’utiliser un moteur de recherche à chaque fois, ou de laisser de nombreux onglets ouverts en permanence.
- Téléchargez les vidéos au lieu de les regarder en streaming. Selon Greenpeace, le streaming vidéo représente 60 % des flux de données sur Internet, ce qui équivaut à environ 1 % des émissions mondiales de CO2.
- Tapez directement l’adresse d’un site web dans le navigateur quand vous la connaissez, et utilisez des moteurs de recherche plus écologiques que Google comme Ecosia ou Lilo.
Suivez ces conseils pour lutter contre la pollution numérique, et ainsi réduire l’impact environnemental de votre entreprise.